Accéder au contenu principal

Brève : décès de Paul Greengard, l'homme qui révolutionna les neurosciences.


Ce 13 avril 2019, Paul Greengard, un chercheur en neuroscience de l'université de Rockfeller est décédé. Paul Greengard, c'est 70 ans de recherche (oui il était aussi âgé que ça) et un prix Nobel de physiologie et de médecine reçu en 2000 avec Arvid Carlsson et Eric Kandel concernant leurs travaux sur l'action des neurotransmetteurs sur les cellules nerveuses. Avant lui, on prêtait beaucoup plus attention au mécanisme de transmission nerveuse électrique. Grâce à lui, on a su que la majorité des transmission nerveuses se font par voie chimique (= neurotransmetteurs) et l'on sait comment ça marche.
Pour élucider cela, Greengard & Carlsson étudièrent la dopamine et ses trajets entre les cellules nerveuses. Dés les années 60, il mets au jour le fonctionnement de la dopamine. Celui-ci est décrit dans un article plus récent, The neurobiology of slow synaptic transmission (Greengard, 2001) :
    1. neurone 1 libère un neurotransmetteur (de la dopamine par ex.) dans la synapse (= l'espace entre deux neurones connectés).
    2. la dopamine se collent au récepteurs de neurone 2
    3. cela active dans les récepteur de neurone 2 une enzyme (= protéine qui à la propriété d'accélérer des réactions chimiques)
    4. l'enzyme active un second messager (= molécule qui transmet et transforme un signal de l'extérieur d'une cellule, ici neurone 2, vers la surface ou l'intérieure de celle-ci).
    5. Le second messager active la protéine kinase G (= protéine qui permet le transfert d'un signal dans la cellule, ici neurone 2).
    6. la protéine kinase G effectue une phosphorylation (= il choppe des groupes phosphates, c'est-à-dire des molécules contenant du phosphore) sur d'autres molécules.
    7. Cette phosphorylation des autres protéines peut les activer ou les désactiver pouvant induire différents résultats : traduire de l'ADN pour produire d'autres protéines, augmenter le nombre de récepteur à la surface de neurone 2, etc...

Bien que cette neurotransmission lente fut décrite au départ pour la dopamine, il s'avéra par la suite, qu'elle concernait d'autres neurotransmetteurs (à l'exclusion du glutamate et du GABA - gamma-aminobyturique acid – qui utilisent la neurotransmission rapide).
Ces travaux des années 80 explorent les différentes manières dont la communication synaptique peut être dégradée.
On lui doit aussi la découverte des différentes manières dont les plaques amyloïdes (une accumulation de béta-amyloïde - une protéine sécrétée par les cellules nerveuses – en-dehors des cellules) se forment, nous en apprenant plus sur certaines maladie dont la maladie d'Alzheimer.
Le fait que ses travaux aient portés en particulier sur la transmission de la dopamine à permis l'avancée de la recherche sur bon nombre de pathologies neurodégénératives mais aussi la mise au point de traitements agissant sur celle-ci, permettant d'améliorer les conditions de vies des personnes atteintes du syndrome de Parkinson par exemple. De plus, ces découvertes pouvant être étendue à un bon nombre de neurotransmetteurs, c'est en réalité la majorité de la psychiatrie et de la neuropathologie qui à bénéficié de ses découvertes. Le monde médical et les patients atteints de ce genre de pathologie lui doivent beaucoup.

Pour en savoir plus sur ce grand monsieur de la neurobiologie moléculaire, sachez que l'université de Rockefeller à plusieurs pages le concernant, ainsi qu'une interview faîte en 2016 :

Référence :

- Greengard, P. (2001). The neurobiology of slow synaptic transmission. Science294(5544), 1024-1030.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Mini-fail de la synergologie : la fente palpébrale

La synergologie se définit comme « la discipline qui permet de décrypter le fonctionnement de l'esprit humain à partir de la structure de son langage corporel afin d'offrir la communication la mieux adapté » (Turchet, 2015). Elle s’appuierait sur un « éthogramme » reliant des milliers de gestes, postures, expressions faciales, zone de démangeaison (visible par l'acte de se gratter) à des significations très précise. Je mets éthogramme entre des guillemets car il me semble qu'en éthologie, si un éthogramme est bien un répertoire de comportements se voulant le plus exhaustif possible, il s'y rajoute un description du contexte et éventuellement de la fonction de ces comportements se voulant le plus objectifs possible. Ainsi on ne parlera pas de l'immobilité tonique du rat (lorsqu'il se fige) comme d'une expression de la peur, mais comme un comportement lors d'une situation de danger. Dans un éthogramme, la boite noire (pensées et émotions) ne sont pas

Lillienfield, un modèle pour les sceptiques et les psychologues.

 L'article qui suit risque de prendre un ton plus personnel. Déjà je me sens particulièrement redevable par rapport à ce psychologue en particulier. De plus, cet article est écrit à la hâte. "A la hâte sans donner de nouvel depuis plusieurs mois!? C'est la meilleure !" Et vous auriez raison. Ce serait parfaitement justifié.  Mr, Scott Owen Lilienfield, est mort à 59 ans, d'un cancer du pancréas, le 30 septembre de l'année 2020. Né le 23 décembre 1960 dans le Queens, il était expert en dans les troubles de la personnalité . Notamment on lui doit des recherches sur le trouble de la personnalité psychopathique.  Finalement, on avait que des données en rapport avec la loi, sur les critères de la psychopathie (sauf les critères de Cleckley et Hare, qui peuvent tout de même recouvrir des réalités hors incarcérations). Lilienfield nous décomposera le trouble de la personnalité en trois axes: la dominance sans crainte , la tendance à la méchanceté , et l' impulsiv

Les mystèrieuses stats du bonheur : 1. La part génétique

Ce billet est le premier d'une série de trois article sur la formule des 50%-40%-10% d'influence - respectivement génétique, de choix d'activité et environnementales – sur le bonheur. La deuxième partie est ici . La troisième partie est en cours de rédaction. Le saviez-vous : 50% de votre bonheur dépend de vos gènes, 10% de vos conditions de vie et 40% de la manière dont vous décidez de conduire votre vie. C'est scientifique, ne discutez pas... Mais comment on le sais ? Et si c'était un de ces chiffres fantaisistes sortis de nulle part et ne servant que d'argument marketing ? Une sorte d'équivalent des seuls 10% du cerveau que nous utiliserions ? J'ai une bonne nouvelle, contrairement au 10% d'utilisation du cerveau, dont on n'a absolument jamais su d'où ça sortait, les pourcentages sur le bonheur viennent bien de quelque part. Plus précisément, ces chiffres sont ceux donnés par Sonja Lyubomirski dans sont ouvrage : The Ho