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Les mystèrieuses stats du bonheur : 1. La part génétique



Ce billet est le premier d'une série de trois article sur la formule des 50%-40%-10% d'influence - respectivement génétique, de choix d'activité et environnementales – sur le bonheur.
La deuxième partie est ici .
La troisième partie est en cours de rédaction.

Le saviez-vous : 50% de votre bonheur dépend de vos gènes, 10% de vos conditions de vie et 40% de la manière dont vous décidez de conduire votre vie. C'est scientifique, ne discutez pas...
Mais comment on le sais ? Et si c'était un de ces chiffres fantaisistes sortis de nulle part et ne servant que d'argument marketing ? Une sorte d'équivalent des seuls 10% du cerveau que nous utiliserions ?
J'ai une bonne nouvelle, contrairement au 10% d'utilisation du cerveau, dont on n'a absolument jamais su d'où ça sortait, les pourcentages sur le bonheur viennent bien de quelque part. Plus précisément, ces chiffres sont ceux donnés par Sonja Lyubomirski dans sont ouvrage : The How of Happiness. Dans cet ouvrage, l'auteure, une chercheuse en psychologie à l'université de Californie, fait une revue de la littérature en psychologie positive et propose des pistes sur comment avoir soi-même une vie plus heureuse. A savoir qu'auparavant, ce graphique est apparut dans un article de Lyubomirsky, Sheldon & Schkade (2005).
C'est dans le premier chapitre de son ouvrage (et l'article ci-dessus) que l'on retrouve ce graphique :



Graphique représentant les différents déterminants du bonheur. Le set point correspond à la base génétique, les « circumstances » correspondent aux circonstances économiques et sociales (statut marital, revenu, etc) et les activités intentionnelles. Consulté dans The how of Hapiness de Lyubomirsky, p. 20

Question légitime à se poser : Ca sort d'où ? Et ça tombe bien, car Lyubomirsky cite des sources, que nous allons pouvoir consulter, ce que je vous propose de faire dans une série de trois articles. Dans ce premier article, nous nous attaquerons à la part génétique. Comment a-t-elle été démontrée ? Mesurée ?
Pour déterminer la part du bonheur dû aux facteur génétique, Lyubomirsky s'est appuyé sur plusieurs papiers dont un cité en particulier dans son ouvrage, l'étude de Lykken & Tellegen, Happiness as a stochastic phenomenon.

Mais avant d'attaquer l'article en lui même, il va falloir se remettre en tête quelques petites choses. Tout le monde est différent génétiquement, même deux frères ! Sauf dans un cas, chez les jumeaux !
Plus précisément le jumeaux monozygote. Sont monozygotes les jumeaux qui proviennent d'une même cellule-œuf. Donc du même ovule et du même spermatozoïde (je le précise car il y a un cas de figure très rare où ça ne se passe pas tout à fait de la même manière).
On les distinguent des dizygotes, dont chacun de membres est issus d'un couple spermatozoïde-ovule différent. Des jumeaux dizygote ou deux frères/soeurs nés de grossesses différentes, c'est kif-kif en terme de part génétique hérité du père et de la mère.
Enfin, il existe deux cas de naissance humaine de « sesquizygote ». Ici, les jumeaux viennent de la même cellule-œuf, du même ovule MAIS de deux spermatozoïde différents (vous devez mieux comprendre à présent pourquoi j'enfonçais le clou à propos des jumeaux monozygotes). Vous trouverez plus de détails dans cet article de The Conversation : Same same but diferent : when identical twins are non-identical. Et si vous tenez à vous informer encore plus en détail, l'équipe qui à identifiée la deuxième paire de jumeau « sesquizygote » à publié un article : Molecular Support for Heterogonesis Resulting in Sesquizygotic Twinning (Gabbett & al, 2019). La rareté du cas est dû au fait que un ovule qui accepte deux spermatozoïdes (car oui c'est l'ovule qui se rend lui-même perméable aux spermatozoïdes, sélectionnant ceux ayant les meilleurs gènes, voir cet article du Quanta Magazine) n'est pas viable dans la majorité des cas.
Les jumeaux dizygote ont le même taux de gènes identiques que deux frères nés de grossesses différentes, soit 50% des gènes maternels et 50% des gènes paternels.
Les jumeaux monozygote partagent 100% des gènes maternels et paternels.
Et les jumeaux « sesquizygote » 100% des gènes maternels mais 50% des gènes paternels.
Du coup, faire des études sur des jumeaux peut-être un moyen de contrôler la part d'influence génétique d'une caractéristique. Ca tombe bien, c'est ce qu'à fait l'étude de Lykken et Tellegen de 1996 : Happiness is a stochastic phenomenon.
Pour leur étude, Lykken & Tellegen se sont appuyé sur le Minnesota Twin Registry (= Registre des jumeaux du Minnesota, Lykken, Bouchard, McGue & Tellegen, 1990). Ce registre recense les naissances de jumeaux d'âge mûr (les middle age au USA sont les personnes comprises entre 45 et 65 ans. A noter que c'est middle age au moment de la conception du registre, actuellement, ces personnes ont 29 ans de plus ! ), nés entre 1936 et 1955. De plus, on connaît leur niveau d'étude, leurs revenus (approximativement), leur statut marital, leur statut socio-économique fondée sur leur métier. Un questionnaire auto-rapporté (rempli par le sujet lui-même) à été donné à 2310 membres de ce registre.
Ce questionnaire contenait des questions du type :

« En prenant en compte le bon comme la mauvais, en moyenne, à quel point êtes vous heureux et satisfait actuellement comparé à d'autres personnes ? »

On y répondait en indiquant sur uns échelle de 5 point où l'on pensait se situer vis-à-vis du reste de la population :

    1. les 5% les plus bas de la population ;
    2. les 30% du bas ;
    3. les 30% du milieu ;
    4. les 30% du haut ;
    5. les 5% les plus haut.

De plus d'autres tests sont utilisés comme l'échelle de bien-être du Multidimensional Personality Questionnaire (MPQ ; Tellegen, 1982; Tellegen & Waller, 1994), qui différencie la fréquence d'émotions positives et négatives vécues mais aussi les traits d'émotivité négative et positive (= negative and positive emotionality,  ; tendance à ressentir des émotions, soit positive, soit négative, mais de manière stable dans le temps). Pour cela il ont considéré que leur échelle de bien-être équivalait à l'émotivité positive, et une autre échelle du MPQ, la réaction au stress (=Stress Reaction) équivalait à l'émotivité négative. Cela servait notamment à vérifier un conceptualisation du bien-être de Myers & Diener (1995) où le bien-être subjectif était définit à la fois comme la présence d'affect positifs ET l'absence d'affect négatifs. Pour évaluer l'effet de la religion, les chercheurs ont effectuer un calcul de la corrélation entre entre les échelles de bien-être, et l'échelle de traditionalisme (aussi tiré du MPQ). Enfin, un échantillon de jumeaux avait été testé sur son bonheur à 20 ans puis 10 ans plus tard, pour évaluer quelle part était stable dans le temps.
Il en résulte que par rapport au scores obtenu à l'échelle de bien-être : le niveau d'étude comptait comme moins de 2% de la variance chez les femme, et moins de 1% de la variance chez les hommes. Pour le statut socio-économique, moins de 2% chez les deux sexes, idem pour le niveau de revenu. Le statut marital comptait pour moins de 1% de la variance en terme de bien-être.
Ils ont ensuite voulu savoir si prendre en compte la définition de Myers et Diener (1995) du bien-être subjectif changerait quelque chose. Rappelons que le bien-être subjectif serait la présence d'affects positifs ET l'absence d'affects négatifs. Rien de plus simple, il leur à suffit de soustraire les scores obtenus à l'échelle de réaction au stress aux scores de l'échelle de bien-être. Mais la variance obtenue ne changea pas radicalement : le niveau d'éducation et le statut socio-économique n'atteignent chacun que 3% de la variance, le niveau de revenu, 2%, et le statut marital ne changea pas du tout. L'implication religieuse ne sembla pas avoir d'effet significatif ni sur le bien-être, ni sur la réaction au stress.
Pour le niveau d'héritabilité, en comparant les jumeaux dizygotes et monozygotes, Lykken & Tellegen trouvèrent que les corrélation des scores de bien-être subjectifs entre les jumeaux dizygote étaient pauvre en comparaison des corrélations des mêmes mesures chez les jumeaux monozygotes . Pour le vérifier, ils ont grosso modo fait comme ceci :

  • si la génétique permet de prédire le niveau de bien-être et que je mesure jumeau 1 à 20 et 30 ans, je devrait avoir de résultat plus ou moins similaires (en fonction de à quel point ça dépend de la génétique).
  • Si mes jumeaux sont monozygotes, ils partagent 100% de leur gènes paternels et maternel. Donc si je prends les résultats à l'échelle de bien-être de jumeau 1 à 20 ans, il devrait pouvoir prédire, au moins en partie les résultats du même test à ses 30 ans (normal), MAIS AUSSI aux 30 ans de son frère, jumeau 2 (normal aussi puisqu'ils ont à 100% les mêmes gènes de leur deux parents !) sauf dans le cas où la génétique ne jouerait pas de rôle, ou un rôle vraiment mineur (spoiler : ce n'est pas le cas).
  • Sur des jumeaux dizygotes qui ne partagent que 50% des gènes de leur mère, et 50% des gènes de leur père, les résultats de jumeau 1 à 20 ans, me permettraient de prédire ses résultats à 30 ans. Mais PAS ceux de jumeau 2 à 30 ans (ou alors de manière bienplus marginale) !

Cette comparaison jumeau 1 à 20 ans et jumeau 2 à 30 ans / jumeau 2 à 20 ans et jumeau 1 à 30 ans, ils l'ont fait pour chaque paire de jumeau monozygote et dizygote, permettant de voir à quel point le niveau de bien-être mesuré était héritable. Ils en ont aussi tiré la conclusion que le niveau de bonheur était un trait « émergéne » : un trait qui émerge grâce à l’interaction entre plusieurs gènes. Comment me direz-vous ? C'est simple aussi, si le bonheur ne provenait que d'un ou deux gènes, mais chez certains dizygotes ont devrait retrouvé cette corrélation entre niveau de bien-être de jumeau 1 à 20 ans et jumeau 2 à 30 ans. L’interaction entre gènes influençant le niveau de bien-être aurait pu être simplement additif : ont fait la somme des gènes présent et on compare aux niveau de bien-être. Mais dans ce cas, on pourrait supposer une corrélation plus faible mais bien présente dans le cas des jumeaux dizygotes : il leur aurait suffit d'avoir au moins certains gènes en communs pour avoir une corrélation faible entre frères. Mais dans le cas d'un trait « émergène », le résultat émergent est différent d'une simple somme de leurs effets, même un seul gène non en commun peut changer entièrement le résultat obtenu !
Une autre manière de l'expliquer serait d'imaginer la même chose avec des alléles de gènes responsable de la taille. Dans le cas d'une interaction additive l'addition des allèles rendant plus grand équivaut à une addition de la taille gagnée (imaginons que l'allèle A = + 5cm et l'allèle B = +5 cm ; Alors A + B = +10cm), on dira que la relation entre les allèles et la taille est linéaire. Si la taille est un trait émergène alors A+B pourrait être égale à +15cm. La relation entre les allèles et la taille est non-linéaire.
Pour les effets de l'environnement, le chercheurs ont pris en comte une autre étude de Tellegen & al (1988) de 217 paires de jumeaux monozygotes et 114 paires de jumeaux dizygote élevé ensemble ainsi que de 44 paires de jumeaux monozygotes et 27 paires de jumeaux dizygotes , ou chaque frère était élevé séparément. On obtenait une corrélation modéré sur le niveau de bien-être entre chaque frère jumeau (48%).
Dans la présente étude, un re-test à été proposé par mail à 52 individus 4 ans et demi plus tard, parmi les jumeaux devant être testé à 20 et 30 ans avec le MPQ. La corrélation obtenue étaient plus forte (si le temps et les vicissitudes de la vie font varier la mesure de bien-être, on s'attend à ce que la corrélation soit plus forte 4 ans et demi plus tard, qu'après 10 ans). Ces sujets avaient déjà été testés dans l'étude de Tellegen, Lykken, Bouchard, Wilcox, Segal & Rich (1988). Cette fois-ci, l'héritabilité constatée étaient de 80%. Comment expliquer cette écart ? La réponse pourrait se trouver chez Diener, Suh, Lukas & Smith (1999), dont l'article est cité en note pour justifier le chiffre de 10% concernant l'influence environnementale, alors même que la partie sur l'héritabilité doit faire 4 fois la taille du paragraphe sur l'environnement, ce que je trouve assez drôle). Ce serait une question de point de vue et de mesure. Une mesure ponctuelle montrerait le niveau de bonheur est ses multiples influences sur le moment. L'environnement et ses activités habituelles prendraient plus de poids. Mais si l'on effectue des mesures dans une perspective longitudinale, l'une des choses changeant le moins c'est la génétique, de sorte que la part la plus constante du bien-être, sur 10 ans, mets en valeur la stabilité du facteur d'influence génétique.
De la comparaisons de tels résultats, Lykken & Tellegen en concluent que l'effet de l’environnement sur la part stable du bien-être compte pour 20% de la variance au cour du temps. Allant dans ce sens, les corrélations de bien-être entre les jumeaux monozygote élevé ensembles et ceux élevés séparément étant très similaire, cela permet de conclure que l'effet de l'environnement est peu significatif pour des personnes ayant atteints les 45-65 ans (les auteurs le précisent, il ne s'agit pas ici de dire que si la mesure était prise dans l'enfance, les résultats n'auraient pas été plus différents). Une partie de l'explication pourrait venir de l'effet d'adaptation hédonique : les événements fort et heureux ou malheureux ont change notre niveau de bien-être à court-terme, mais on à tendance à avoir un point de référence dans notre niveau de bien-être auquel on revient sur le long terme. Ce qui fait qu'un an après avoir gagner à la loterie ou être devenu paraplégique, on revient à un niveau de bien-être antérieur à l'événement. C'est ce que démontrait en tout cas un article princeps de Brickman, Coates et Janoff-Bulman (1978). Si ce point de référence du niveau de bonheur peut être déplacé, il semblerait que cela ne se fasse que sur le long-terme.On sera amener à en parler plus en détail dans la partie consacrée à la part environnementale.
Pour en revenir à Lykken & Tellegen (1996), ils évaluent que le bien-être serait influencé par la génétique dans des proportions oscillant entre 44% et 52%.
Je me suis concentré sur la référence à Lykken & Tellegen (1996) car dans l'ouvrage qui à popularisé cette formule, ils sont les seuls cités dans la note sur la part d'influence génétique du bonheur. Mais si l'on remonte à l'article de Diener, Sheldon & Schkade (2005) d'autres articles sont cités afin de justifier une part d'influence génétique à 50% et contrebalancer le chiffre de 80%. Il s'agit des études de Braungart, Plomin, DeFries & Fulker (1992) et Tellegen & al (1988), ce dernier étant déjà évoqué par l'article de Lykken & Tellegen dont nous venons de parler.
Tellegen & al (1988) consistait à mesurer des traits de personnalité (avec le MPQ) dans quatre groupes : 1) jumeaux monozygotes élevés ensembles 2) jumeaux dizygotes élevés ensembles 3) jumeaux monozygotes élevés séparément 4) jumeaux dizygotes élevés séparément. A noter qu'il s'agissait de la première étude ayant ce design expérimentale croisant jumeaux monozygotes et dizygotes, élevés dans la même famille ou non. Parmi les mesures on peut trouver celle du bien-être qui arrive à .48 d'influence génétique (ou 48% comme dit plus haut) et toutes les autres mesures varient entre .39 et .59.
Braungart, Plomin, DeFries & Fulker (1992) ont eux aussi comparés des enfants de 12 et 24 mois, jumeaux monozygotes et dizygotes, élevés ensembles ou dans des familles différentes. Trois traits ont été mesuré avec le Infant Behavior Record de Bayley (1969), mais un seul nous intéresse ici : le trait « affect-extraversion ». Celui-ci mesure à quel point l'enfant est positif, dynamique et interagit avec l'expérimentateur. L'héritabilité de ce trait est estimé à 42%.
Comme nous l'avons vu, Lykken & Tellegen (1996) évaluent que le bien-être serait influencé par la génétique dans des proportions oscillant entre 44% et 52%. Quant à l'environnement (c'est-à-dire le statut socio-économique, le revenu, le statut marital, l'engagement religieux) il compterait pour 3% au plus dans la variance du bien-être subjectif. Il resterait beaucoup de chose à vérifier (notamment d'autres aspects de l’environnement, comme la qualité du cercle social, le style de vie, encore que, est-ce encore de l'environnement, ou est propre à chacun ? Dans quels limites ?). Les autres recherches (Tellegan & al, 1988 ; Braungart & al, 1992) trouvent des chiffres d'héritabilité proches de 50%, pour le bien-être ou pour l'affect-extraversion (l'extraversion est fortement associées aux affects positifs).
Ainsi le chiffre de 50% avancé par Lyubomirsky se trouve bien dans la fourchette des 44 à 52% avancés par Lykken & Tellegen (1996) et qu'il se rapproche des estimations des autres études sur l'héritabilité du bonheur. Ce chiffre rond de 50%, déjà donné dans l'article de Lyubomirsky, Sheldon & Schkade (2005) est une simplification permettant de synthétiser à peu près ce qu'en dit la recherche. On pourrait chipoter, se demander si 49% ou 51% n'auraient pas été plus fidèle. Mais les chercheurs en psychologie sont des humains aussi, ce qui implique que pour transmettre l'état des connaissances, l'on se permette de simplifier, de préférence avec des chiffres rond, justement. Ce qui nous amène à une autre problématique : celle de la pédagogie dans la vulgarisation scientifique. 50% c'est rond, ça sonne bien, ça se mémorise bien. Si cet effort est considéré comme nécessaire dans un article scientifique, il va sans dire qu'il le sera lorsque l'on voudra transmettre les mêmes informations à un public amateur. C'est donc une petite concession, qui reste honnête. Quant à vous vous saurez ce qui se cache derrière ces 50%.
Je vous dis à la semaine prochaine pour attaquer la deuxième partie de ce mini-dossier : la part environnementale du bonheur !

Références :

  • Bayley, N. (1969). Bayley scales of infant development. New York: Psychological Corporation
  • Braungart, J. M., Plomin, R., DeFries, J. C., & Fulker, D. W. (1992). Genetic influence on testerrated infant temperament as assessed by Bayley’s Infant Behavior Record: Nonadoptive and adoptive siblings and twins. Developmental Psychology, 28, 40–47.
  • Brickman, P., Coates, D., & Janoff-Bulman, R. (1978). Lottery winners and accident victims: Is happiness relative?. Journal of personality and social psychology, 36(8), 917.
  • Brown, Hannah, 28 fév 2019, Same same but different : when identical twins are non-identical. The Conversation. Consulté à : https://theconversation.com/same-same-but-different-when-identical-twins-are-non-identical-112684
  • Carrie Arnold, 15 nov 2017, Choosy Eggs May Pick Sperm for Their Genes, Defying Mendel’s Law, Quanta Magazine. Consulté à : https://www.quantamagazine.org/choosy-eggs-may-pick-sperm-for-their-genes-defying-mendels-law-20171115/
  • Gabbett, M. T., Laporte, J., Sekar, R., Nandini, A., McGrath, P., Sapkota, Y., ... & Chiu, R. (2019). Molecular support for heterogonesis resulting in sesquizygotic twinning. New England Journal of Medicine, 380(9), 842-849.
  • Lykken. D.T., Bouchard, T.J., Jr., McGue, M., & Tellegen, A. (1990). The Minnesota Twin Registry: Some initial findings. Acta Geneticae Medicae et Gemmellologiae, 39, 35-70.Lykken, D., & Tellegen, A. (1996). Happiness is a stochastic phenomenon. Psychological science, 7(3), 186-189
  • Lyubomirsky, S. (2008). The how of happiness: A scientific approach to getting the life you want. Penguin.
  • Lyubomirsky, S., Sheldon, K. M., & Schkade, D. (2005). Pursuing happiness: The architecture of sustainable change. Review of general psychology, 9(2), 111-131.
  • Myers, D.G.• & Diener. E. (1995). Who is happy? Psychological Science. 6, 10--19.
  • Tellegen. A. (1982). Brief manual for the Multidimensional Personality Questionnaire. Unpublished manuscript, University of Minnesota, Minneapolis.
  • Tellegen, A., Lykken, D.T., Bouchard, T.J., Jr., Wilcox, K., Segal, N., & Rich, S. (1988). Personality similarity in twins reared apart and together. Journal of Personality and Social Psychology, 54, 1031-1039.
  • Tellegen, A., & Waller, N. (1994). Exploring personality through test construction: Development of the Multidimensional Personality Questionnaire. In S.R. Briggs & J.M. Cheek (Eds.), Personality measures: Development and evaluation (Vol. I, pp. 133-161). Greenwich, CT: JAI Press.


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